págª mantenida por Lorenzo Peña
Afganistán: Una página de ESPAÑA ROJA

Faudra-t'il bombarder Al Jazira, comme on l'a fait pour la RT Serbe? A noter les expressions négatives "les spectateurs sont abreuvés d'images de corps multilés", "la caméra s'épanche sur les convulsions d'enfants..." Quelle indécence en effet. Comme on préfererait croire que la guerre est propre, et que les cibles sont militaires, comme les "médias indépendants" nous l'avaient pourtant dit. Comment ose-t'on s'attarder sur de tels détails, des enfants atrocement brulés se tortillant de douleur? C'est donc là la mission du front médiatique pour "contrer la désinformation ": cacher cette réalité, pour que l'opinion publique 'internationale' (ie occidentale) puisse dormir en paix?

La guerre des images joue contre l'Amérique DUBAI, 3 nov (AFP) - Les Américains bombardent l'Afghanistan avec les armes les plus sophistiquées. Les Afghans ripostent par des images de cadavres déchiquetés et d'enfants en pleurs diffusées parfois en boucle par Al-Jazira.

Depuis le déclenchement des frappes, le 7 octobre, les téléspectateurs arabes et musulmans sont abreuvés d'images de corps mutilés ou carbonisés, filmés en gros plan par la télévision qatariote.

A Kandahar, les caméras d'Al-Jazira s'attardent sur les pages d'exemplaires calcinés de Coran éparpillés dans les décombres laissés par les bombes américaines. A l'hôpital de Kaboul, la caméra s'épanche sur les convulsions d'enfants brûlés se tortillant de douleur.

Ces images choc, les messages vidéos pré-enregistrés et les communiqués du terroriste présumé Oussama ben Laden, ont irrité au plus haut point l'administration américaine qui craint de voir s'effriter la coalition antiterroriste.

Se défendant contre les accusations de Washington reprochant à Al-Jazira de faire de la propagande autour des victimes civiles, le directeur de la chaîne, Mohammad Jassem Al-Ali, a argué samedi que "ces images ne sont sorties des studios de Hollywood".

"Notre devise est de rendre compte de la réalité en toute objectivité et crédibilité et avec professionnalisme", a ajouté à l'AFP M. Al-Ali, signifiant qu'il n'allait pas mettre un bémol à sa chaîne à très forte audience dans le monde arabe et qui vient de fêter son cinquième anniversaire.

"D'ailleurs, les agences occidentales, entrées récemment en Afghanistan, ont diffusé des images des mêmes victimes. Est-ce qu'elles font de la propagande, elles aussi ?", s'est-il interrogé.

Après avoir été la seule chaîne autorisée à émettre à partir des régions sous contrôle des talibans, Al-Jazira est concurrencée notamment par la télévision satellitaire d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis) qui dispose désormais de correspondants à Kaboul et à Kandahar.

Pour enrayer l'érosion du soutien international aux bombardements, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont ouvert jeudi un front médiatique pour "contrer la désinformation des talibans et du réseau terroriste Al-Qaïda", selon le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer.

Les deux alliés ont établi trois centres d'informations, à Washington, Londres et Islamabad, reliés par satellite, qui fonctionneront en relais 24 heures sur 24.

Cette contre-offensive médiatique intervient avant le Ramadan, le mois de jeûne des musulmans, qui doit débuter cette année à la mi-novembre, durant lequel une pause dans les bombardements a été exclue par Washington au grand dam de plusieurs pays musulmans, dont le Pakistan, allié crucial des Etats-Unis.

Les images de morts civiles commencent déjà à semer le doute, notamment en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, sur la justesse de la poursuite des opérations militaires en Afghanistan.

"Certes, les opinions publiques dans les pays arabes et musulmans ont éprouvé de la sympathie pour les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre, mais avec les images de désolation diffusées par Al-Jazira, elles commencent à s'interroger sur le bien fondé de la stratégie américaine", a estimé un analyste et universitaire au Qatar, parlant sous couvert d'anonymat.

"En cas de poursuite des frappes durant le Ramadan, la réaction de l'opinion publique risque de prendre une tournure très grave, surtout avec la poursuite des provocations israéliennes contre les Palestiniens", a-t-il dit.